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Samedi 5 mars à 15h

 

Les vues Lumière

Projection et conférence de Dominique Moustacchi, chargée de projets éditoriaux à la direction du Patrimoine du CNC, dans le cadre du cycle « Les pionniers du cinématographe en France, à l’époque du prince Albert Ier de Monaco » organisé en partenariat avec la direction du patrimoine du CNC et de l'Institut Lumière de Lyon.

 

 

      Enfants pêchant des crevettes, par Alexandre Promio, Royaume-Uni, 1896

      © Institut Lumière

 

Afin de tester le cinématographe qu’il vient d’inventer, Louis Lumière va, durant toute l’année 1895, tourner des films au sein de l’univers familial, à La Ciotat et à Lyon. Les comptes rendus élogieux des premières projections publiques suscitent des demandes d’achat de ce nouvel appareil. Mais pour conserver la mainmise sur son exploitation, les frères Lumière mettent en place début 1896 un système par lequel des concessionnaires achètent l’exclusivité du cinématographe Lumière, en France et à l’étranger, en engageant des opérateurs habilités à réaliser des vues animées mais aussi à les projeter en séances publiques. En 1897, ce système est abandonné et le matériel de projection, de prise de vues et les films sont alors mis en vente aux concessionnaires ou à des opérateurs désirant se mettre à leur compte. Certains d’entre eux, tels Alexandre Promio, Gabriel Veyre, Constant Girel ou encore Felix Mesguich, vont marquer l’histoire de la société lyonnaise et contribuer à sa renommée.

À partir du début 1897, il n’y a pas moins de 200 cinématographes en circulation dans le monde et des catalogues de vente sont édités, présentant la liste des vues. Cependant, à partir de 1898, la production de la société

« A. Lumière & fils » s’affaiblit pour s’arrêter définitivement en 1905, les deux frères s’étant lancés dans d’autres projets comme la mise au point des plaques autochromes. Aujourd’hui, sur un ensemble de plus de 1400 vues, seules 19 sont considérées comme perdues, fait exceptionnel pour une production aussi ancienne. C’est cette magnifique aventure que nous allons tenter de vous raconter.

Dominique Moustacchi

Louis Lumière

1864-1948

Si Thomas Edison est le premier concepteur de films avec son kinétographe, le sens commun fait de Louis Lumière le véritable inventeur du cinéma grâce à son appareil servant à l’enregistrement et à la projection des « épreuves chronophotographiques ». En désignant ainsi son dispositif mécanique, Lumière reconnaît sa dette envers Étienne-Jules Marey qui était parvenu peu de temps auparavant à décomposer le mouvement sur celluloïd. Quant au vocable « cinématographe », employé avant lui par un obscur chercheur dénommé Léon Bouly, Louis Lumière l’utilise à l’occasion de la première séance publique de vues animées, qu’il organise avec son frère Auguste, le 28 décembre 1895 à Paris. Mais l’ingénieur lyonnais ne saurait se réduire à cette seule invention : entre 1895 et 1900, il réalise ses propres films, avec un sens certain de la mise en scène, jette les bases du langage cinématographique, met sur pied la production de films à grande échelle et leur commercialisation. Avec le recul du temps, Lumière s’impose comme le premier artisan complet de l’histoire du cinéma, un inventeur heureux, doublé d’un industriel fortuné, dont le cinématographe n’a pourtant occupé qu’une place restreinte dans la vie, tout entière consacrée à l’expérimentation scientifique.

Vincent Vatrican

Directeur de l’Institut audiovisuel de Monaco

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